Le point sur les placements

Analyse hebdomadaire du marché

Du 28 juillet au 1 août 2025

Les marchés ont été agités par une actualité économique intense

La semaine a commencé mouvementée après que les États-Unis et l’Union européenne ont annoncé, au cours de la fin de semaine, les grandes lignes d’un accord commercial prévoyant l’instauration de droits de douane de 15 % sur la majorité des produits européens. Lundi, le Dow Jones a reculé de 0,14 %, le TSX canadien a perdu 0,32 %, tandis que le S&P 500 et le Nasdaq ont atteint de nouveaux sommets, avec des hausses respectives de 0,02 % et de 0,33 %. Il y a eu ensuite plusieurs autres développements au cours de la semaine : l’imposition par les États-Unis de droits de douane de 35 % sur les produits canadiens, de 50 % pour ceux du Brésil, de 25 % pour ceux de l’Inde, de 15 % ceux pour la Corée du Sud, et de 50 % sur les importations de cuivre, ainsi que la prolongation de 90 jours de l’accord commercial existant avec le Mexique. Toutefois, le Canada est parvenu à esquiver la taxe sur le cuivre, qui vise principalement les marchandises fabriquées en Chine. Mardi, le TSX a rebondi pour atteindre un sommet historique, porté par les gains du secteur technologique, notamment grâce à l’envolée de 16,9 % du titre de Celestica, entreprise torontoise, après la publication de résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Le S&P 500 a enregistré sa première baisse après six séances haussières d’affilée. Le Dow Jones et le Nasdaq ont reculé respectivement de 0,5 % et de 0,4 %. Mercredi, la Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine ont décidé de laisser leurs taux directeurs inchangés. À la suite de cette annonce, le TSX a affiché son plus fort repli hebdomadaire en dix semaines, le Dow a perdu 0,38 % et le S&P 500 a fléchi de 0,12 %. Le Nasdaq, quant à lui, est demeuré en territoire positif et a gagné 0,15 %. Jeudi, les quatre principaux indices boursiers ont clôturé en baisse dans un contexte de forte activité sur les marchés, notamment avec la publication de l’indice des dépenses de consommation personnelle aux États-Unis (en hausse de 0,3 % en juin), de celle du PIB au Canada (en recul en juin) et des résultats trimestriels de Microsoft et de Meta. Les marchés mondiaux se sont engouffrés davantage le vendredi 1er août à l’échéance du délai imposé par le président américain, Donald Trump, pour signer des accords commerciaux sur les droits de douane, ce qui a eu des répercussions dans de nombreux pays partout dans le monde.

Les banques centrales ont maintenu les taux d’intérêt

Mercredi, la Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine ont choisi de laisser leurs taux directeurs inchangés. Pour la troisième fois de suite depuis le 29 janvier, la Banque du Canada a choisi de maintenir son taux directeur à 2,75 %. Cette décision reflète trois grandes considérations. Premièrement, l’incertitude persiste au sujet des droits de douane imposés par les États-Unis au Canada, ce qui continue de peser et d’évoluer. Deuxièmement, même si les droits de douane américains perturbent le commerce, l’économie canadienne montre une certaine résilience jusqu’à présent. Troisièmement, l’inflation est proche de la cible de 2 % fixée pour 2025, bien qu’il y ait des signes de pressions inflationnistes sous-jacentes. Dans sa déclaration préliminaire, le gouverneur Tiff Macklem a évoqué un consensus clair en faveur du statu quo, tout en précisant que le conseil de direction continuera d’évaluer le moment et l’ampleur des pressions désinflationnistes liées au ralentissement économique, ainsi que des tensions inflationnistes engendrées par la hausse de coûts découlant des tarifs douaniers et de la reconfiguration des relations commerciales. Aux États-Unis, malgré les pressions publiques exercées par le président Trump, la Réserve fédérale, dirigée par Jerome Powell, a maintenu son taux directeur à court terme dans la fourchette de 4,25 % à 4,5 %. En se projetant vers les mois à venir, M. Powell a déclaré qu’aucune décision n’avait été prise pour septembre et que la responsabilité de la Fed était de maintenir les anticipations d’inflation à long terme bien ancrées et d’éviter qu’une hausse ponctuelle des prix ne dégénère en inflation persistante.

L’essor de l’IA a donné lieu à des résultats trimestriels spectaculaires

Plusieurs grandes entreprises ont publié leurs résultats trimestriels la semaine dernière, mais des noms comme Starbucks, Visa, Air Canada et UPS ont été éclipsés par les géants de l’intelligence artificielle, qui ont continué à dominer le palmarès des résultats financiers. Meta, la maison mère de Facebook, a vu son action bondir de 12 % jeudi matin après avoir annoncé un chiffre d’affaires trimestriel supérieur aux attentes, atteignant 47,5 milliards de dollars américains (contre une prévision de 44,83 milliards). Elle prévoit également des revenus compris entre 47,5 et 50,5 milliards pour le troisième trimestre, bien au-delà de ses précédentes estimations. Microsoft, pour sa part, a enregistré une hausse de 18 % de ses résultats financiers au quatrième trimestre de son exercice, atteignant 76,4 milliards de dollars américains et surpassant les prévisions de Wall Street, qui tablaient sur 73,84 milliards. À la suite de cette annonce, le titre a grimpé de 7 %, portant la capitalisation boursière de l’entreprise au-delà des 4 000 milliards de dollars américains, un seuil que seule Nvidia avait franchi jusqu’ici. Au Canada, Celestica Inc., grand fournisseur d’équipement lié à l’IA à des géants comme Google, Meta et Amazon, a annoncé un chiffre d’affaires de 2,89 milliards de dollars américains. Ce résultat supérieur aux attentes a fait bondir le titre de 17 %, permettant à Celestica de prendre la place de CGI inc. au troisième rang des entreprises technologiques les plus valorisées au pays. L’action de Celestica affiche une progression de près de 80 % depuis le début de l’année, et sa capitalisation atteint maintenant 32,8 milliards de dollars. Apple et Amazon ont également publié leurs résultats trimestriels la semaine dernière, générant quelques déceptions en comparaison avec les résultats des autres conglomérats des grandes entreprises technologiques.